L’ADOPTION EN QUESTION

Dans le cadre du Mois des adoptés, l’association RAIF propose de faire le bilan pour les 30 ans de la Convention de La Haye.

Pourquoi ?

Ces rencontres proposent un programme qui évoque ce que l’adoption internationale représente au travers du regard des personnes concernées. C’est aussi une manière de redonner la parole aux intéressés et de s’émanciper d’une pensée unique qui définit l’adoption internationale uniquement comme un acte charitable à l’issue invariablement heureuse. Ces rencontres sont une façon de faire connaître ce phénomène et les enjeux qu’il représente et de mettre en lumière les destins de ces personnes souvent victimes, mais aussi leurs familles de naissance, trop souvent oubliées de l’équation, qui retrouvent parfois, des années plus tard, un enfant qui n’a gardé d’elles qu’un patrimoine génétique… Parler de ces aventures humaines défiant les cultures, le barrage de la langue ou de la couleur de peau, fait émerger d’autres notions comme celles de migrations forcées, de trafic d’êtres humains, de déracinement, de racisme, de fétichisation, de colonisation, de droit à l’identité, de violation de droit humains, etc. Enfin, cet événement a pour objectif d’exposer combien la connaissance de ses origines est un enjeu social, économique, politique, diplomatique, philosophique et de santé publique.

Pour qui ?

Cet événement s’adresse à toutes et tous, adopté.e.s ou non, associations d’adopté.e.s de tous pays, politiques, journalistes, spécialistes de la protection de l’enfance, avocats, adoptants, mais aussi et surtout au grand public pour lui permettre de s’informer et s’interroger sur ce que représente l’adoption internationale telle qu’elle se pratique encore aujourd’hui, afin d’envisager un futur plus respectueux des droits des personnes adoptées.

Quand ? 

Samedi 18 novembre 2023. Cette année, dans le cadre du Mois des adoptés et à quelques jours du 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, l’association RAIF propose de faire le bilan pour les 30 ans de la Convention de La Haye, sur la mise en application des préconisations énoncées par ce texte fondateur de 1993, ratifié par la France en 1998 censé garantir le respect des droits de l’enfant.

Où ? 

Sous la Présidence d’Honneur de Grégory Doucet, Maire de Lyon, Sonia Zdorovtzoff adjointe au Maire déléguée aux Relations, Coopération et Solidarité internationales, l’événement sera accueilli dans les salons de l’Hôtel de Ville. La projection se fera au Cinéma Opéra.

 

Les tables rondes et débats seront animés par Claude Coste-Chareyre, fondateur de l’agence Niagara. Il se définit lui-même comme passeur et maïeuticien, d’autres comme scénographe de la médiation. Attaché à la pédagogie de la communication, il est soucieux de la mise en forme des messages et de leur contenu. Aujourd’hui, il intervient dans le domaine de la recherche en proposant une réflexion prospective afin de susciter un questionnement, qu’il espère fécond sur nos responsabilités à venir.

LE PROGRAMME

8h30 – 8h50 : Accueil Café

9h00 – 9h10 : Ouverture du colloque

Mot d’introduction de l’élu de la Ville de Lyon avec Emmanuelle Hebert et Claude Costechareyre.

9h10 – 9h55 à l’HÔTEL DE VILLE de LYON : CONFÉRENCES #1 

« Actualité de l’histoire de l’adoption internationale » par le professeur Yves Denéchère

Yves Denéchère est professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Angers et directeur du laboratoire Temps, Mondes, Sociétés (TEMOS, CNRS UMR 9016). Ses travaux croisent l’histoire transnationale des enfants, l’humanitaire, les migrations postcoloniales et le genre. Il est l’auteur de nombreux travaux sur l’histoire de l’adoption internationale.

09h55 – 10h35 à l’HÔTEL DE VILLE de LYON : CONFÉRENCES #2 :

« Colonisation et adoption internationale : Déconstruire les mythes” par Joohee Bourgain

Enseignante dans le secondaire, Joohee Bourgain est également militante antiraciste et féministe. Autrice de l’essai « L’adoption internationale : mythes et réalités » paru aux éditions Anacaona, elle-même adoptée de Corée du Sud, elle déconstruit les mythes autour de l’adoption internationale.

10h35 – 11h20 à l’HÔTEL DE VILLE de LYON : CONFÉRENCES #3 :

“Adoption internationale et santé mentale” par l’association Adoptecoute

Elles sont quatre adoptées qui en l’absence de structure indépendante et autonome pour accompagner et soutenir d’autres adopté·es ont lancé sur le principe de pair-aidance la plateforme Adoptecoute : ligne d’écoute active pour celles et ceux qui se sentent démunies, en souffrance ou isolées… Fortes de leurs expériences, Franca et Elonise, vont évoquer la question de la santé mentale chez les personnes adoptées.

11h20 : Pause

11h30 – 12h15 : RENCONTRE #1

ADOPTION ET RECHERCHE DES ORIGINES ? 

Le manque de soutien et de structures dédiées à la recherche des origines a incité certaines personnes adoptées à développer des initiatives basées sur pair-aidance le bénévolat, la solidarité et le partage de ressources. Céline Breysse, adoptée du Sri Lanka, autrice du livre « Good Morning Nilanthi » (Ed. Reflets) et fondatrice du “Collectif des adoptés du Sri Lanka – Aide à la RDO – Info Fraude” aident les personnes adoptées du Sri Lanka à retrouver leur famille de naissance.

12h15 – 13h00 à l’HÔTEL DE VILLE de LYON : TABLE RONDE #1 : ADOPTION & DROIT À L’IDENTITÉ 

L’identité légale (nom, prénom, nationalité, date et lieu de naissance) nous définit au regard de la loi et constitue un droit humain fondamental dont nul ne peut être privé. Comment l’adoption illégale a bafoué le droit à l’identité des adopté.es et quelles en sont les conséquences ? Olivier de Frouville, président du Comité sur les disparitions forcées des Nations Unies revient sur la déclaration conjointe de l’ONU sur les adoptions illégales de septembre 2022 et détaille comment les états peuvent s’emparer de ce texte pour prendre les mesures adéquates en vue de réparer les préjudices subis par les victimes. A l’occasion du 30e anniversaire de la Convention de la Haye, Capucine Page, membre du Bureau Permanent, évoquera quant à elle, les différentes ressources mises à la disposition des états, notamment la récente boite à outils publiée cette année. Alors que les conventions internationales prennent en compte le droit de connaissance des origines, et qu’en France, les personnes nées sous le secret ont obtenu la création d’une structure dédiée (CNAOP), les adopté.es à l’international n’ont pas d’instance référente gouvernementale. Dialogue avec Johanna Lamboley, adoptée du Chili et co-administratrice de RAIF et responsable de la cellule Recherche des origines pour les personnes adoptées du Chili.

 

13h00 – 14h15  : Pause déjeuner

 

14h30 : CINÉMA OPÉRA
6 rue Joseph Serlin – Lyon 1er

14h30 – 15h05 : ”Carmen(s)” de Carmen Maria Vega

Projection du film de Carmen Maria Vega, artiste et autrice du livre « Le Chant du bouc » (Ed. Flammarion). Carmen a été adoptée au Guatemala à quelques mois. Victime d’un trafic d’enfants, elle y raconte la recherche de ses origines. Son histoire lui a inspiré ce court-métrage réalisé pour le Nikon Film Festival. La diffusion de Carmen(s) sera suivie d’un échange avec Carmen Maria Vega.

Une image contenant habits, Visage humain, meubles, bougie Description générée automatiquement


Carmen(s) :
Carmen a été adoptée. Confrontée à différentes facettes d’elle-même, une question obsessionnelle revient sans cesse : à qui ressemble-t-elle ? Mais à vouloir déterrer les fantômes du passé, on finit toujours par trouver la vérité, aussi moche soit-elle… Elle est née au Guatemala d’une mère activiste, elle le sait, cela fait partie de son histoire. Mais les questions se bousculent. Elle éprouve le besoin viscéral d’en savoir plus. De Colonia El Limón, un des quartiers les plus dangereux du Guatemala, à la Belgique, Carmen Maria Vega jongle avec une famille adoptive sonnée, une avocate guatémaltèque véreuse et un vieux fou passionné de généalogie. De découvertes farfelues en révélations folles, elle comprend qu’elle a été victime d’un trafic d’enfants et qu’elle va désormais devoir courir après sa vérité.

 

15h15 – 17h00 : CINÉMA OPÉRA – ”Sri Landaise” de Maylis Dartigue 


Maylis Dartigue
est née au Sri Lanka. Adoptée en France, elle a quelques semaines lorsqu’un avion l’amène en Europe et survole Berlin le jour où le mur s’effondre. En 2013, elle se lance dans la quête de ses origines, si intrinsèquement liée aux personnes adoptées. Sri Landaise c’est le nom du film que Maylis Dartigue réalise, soutenu par Sister Prod, société de production où la jeune femme travaille. Des Landes où elle grandit jusqu’au Sri Lanka, la réalisatrice jette une passerelle entre deux terres qui constituent sa richesse et son héritage. Sa recherche des origines va l’amener à retrouver le sol qui l’a vue naitre et sans même l’avoir espéré, sa mère, son frère et ses sœurs de naissance. Maylis à travers ce film intimiste offre une plongée au cœur de ses racines. Pudique, elle dévoile les conséquences de cette découverte, sans esbrouffes, ni artifices, l’éloquence des images et du montage touche au sensible et à l’universel.

16h30 – 17h00 : DÉBAT

La réalisatrice Maylis Dartigue dialoguera autour des différentes thématiques soulevées dans son film, des notions d’identité aux difficultés liées aux à la recherche des origines.

17h00 – 19h00 : Séances dédicaces des ouvrages de Carmen Maria Véga, Céline Breysse et Joohee Bourgain autour d’un verre au Moulin – Place des Terreaux – Lyon 1er